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Problème

Où est le problème? 

Le Rwanda est un petit pays pauvre, à forte densité de population et géographiquement enclavé, qui dépend quasi entièrement des importations et du transport routier pour son approvisionnement énergétique. Par conséquent, le coût en est élevé et l’approvisionnement incertain.

L’accès aux sources d’énergie comme le pétrole, le gaz, l’électricité à grande échelle ou à l’énergie renouvelable n’est pour l’instant point envisageable puisque les frais en sont beaucoup trop élevés pour ce pays. La population dépend donc, surtout pour cuisiner, de l’utilisation de biomasse : bois à brûler, charbon de bois, déchets agricoles. Le déboisement massif, occasionné par la coupe de bois dans les décennies précédentes, a causé de graves préjudices à l’environnement : érosion, glissements de terrains, d’une part, et inondations et ensablements de vallées, d’autre part. Il s’ensuit un appauvrissement des terres arables qui sont de moins en moins disponibles.

Malgré les efforts dans l’exploitation des forêts, le bilan de la production et de l’utilisation de l’énergie du bois demeure déficitaire:

  • le manque de terres disponibles pour un programme efficace de reboisement à grande échelle entre en conflit avec l’agriculture ou l’élevage
  • l’augmentation rapide de la densité de la population fait que la demande et le prix du bois à brûler sont toujours en hausse
  • l’utilisation de l’énergie du bois disponible par les consommateurs est inefficace en raison de la façon artisanale et traditionnelle de cuisiner qui est encore très répandue.

 

Dans la vie de tous les jours: 

En région rurale, on utilise généralement du bois mort pour cuisiner. Suivant la méthode traditionnelle, le feu est allumé au centre de trois pierres. Mais dans ce pays surpeuplé, même le bois mort est devenu un bien rare et précieux que les femmes et les enfants doivent aller chercher chaque jour de plus en plus loin de leur maison. La loi interdit de couper du bois ou d’abattre des arbres, même sur son propre terrain. S’il n’est pas possible de ramasser du bois ou d’abattre des arbres, il faut donc acheter du bois ou du charbon de bois, ce que la plupart des familles ne peuvent se permettre. Elles achètent donc du charbon de bois en très petites quantités et, souvent, y mettent le feu de manière inefficace au milieu d’un tas de pierres.

En ville: cuisiner sur une cuisinière au gaz ou à l’électricité est réservé à une petite élite de femmes et même elles, préfèrent souvent cuisiner à nouveau au feu de bois ou de charbon de bois. Alors que ces familles plus aisées disposent souvent d’un bon poêle, la plupart des familles n’utilisent que des petits réchauds métalliques au charbon de bois qui sont très inefficaces en raison de la grande perte de chaleur. Le charbon de bois n’est pas seulement plus cher que le bois, mais également moins efficace, mais les habitants des cités n’ont pas de place pour stocker du bois.

Presque toutes les femmes rwandaises se sentent fortement concernées par le problème de la préparation des repas, non pas pour des considérations écologiques théoriques, mais par nécessité: pour les plus démunis, il y va de la lutte quotidienne pour survivre, pour les autres, du souci de ne pas voir leur maigre revenu partir en fumée.

 

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